Mon PATRONYME |
POURQUOI la GÉNÉALOGIE
? |
- Des ACTES INTÉRESSANTS ! |
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- Nos ANCÊTRES RURAUX ne SONT pas que des PAYSANS ! |
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- La CONSANGUINITÉ ne TOUCHE
pas que la NOBLESSE ! |
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- SOLIDES nos AÏEUX ! |
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- DANGER sur les NOMS et PRÉNOMS ! |
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- Des ACTES NOTARIÉS à
RECHERCHER ! |
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A l'origine de
la formation des noms de famille au XIIième siècle, le fournier (ou fornier en vieux français) est
celui qui gère le four banal de la seigneurie. Les gens ont obligation d'y
faire cuire leur pain moyennant redevance, c'est ce que l'on appelle la
banalité. Tout change avec le développement des villes et l'apparition d'une
nouvelle profession la talemelerie (personnes qui battent la pâte). Les
talemeliers s'imposent en ville et le roi finit par affranchir les citadins de
la banalité du four.
Le métier de
fournier disparaît mais le nom de famille donné au fournier du village reste. Quel
est ce village ? Jusqu'où peut-on remonter dans le temps ?
- Pour montrer
que la diversité de nos ancêtres qui ne sont pas que des paysans (maréchal,
marchand, meunier, etc),
- Pour connaître
le berceau de nos aïeuls,
- Pour savoir
comment vivaient nos ancêtres dans leur vie quotidienne mais aussi par rapport
à l'histoire du Berry, de la Bretagne ou de France,
- Par curiosité, ...
Copie de l'acte
de décès de Jacques le Pen à Bubry (56) :
Le cinq thermidor an trois de la République française une &
indivisible, Jacques Le Pen âgé de trente six ans époux de Marie Beujet décédé
le quatre du présent environ les quatre heures de l'après-midi en lande du
Brugo en cette commune, tué par la troupe de la Républiquequi était à la
poursuite des chouans, ainsi que me l'ont déclaré François Beujet âgé de
soixante ans son beau-père demeurant au village de Saint Siphorien & Jean
Beujet âgé de trente neuf ans son beau-frère demeurant à Khaizic tous communaux
de Bubry, moi Georges Amice, officier public je me suis porté jusqu'au dit lieu
de Saint Siphorien en la demeure de dit Jacques Le Pen & après m'être assuré
du décès de ce dernier. J'ai dressé le présent acte. Le décédé était né à
Manénin en cette commune et était fils de feu Louis le Pen & de Louise Le
Face domiciliée de cette commune. Le jour & an que devant jour notre
seing : les dits déclarant ayant dit ne savoir signer de ce requis :
Amice off public
La majeure
partie de nos ancêtres était des agriculteurs. Ils étaient soit manœuvre (ou
journalier) soit laboureur. Ils pouvaient le jour de leur mariage être
domestique et devenir laboureur à leur décès.
Jusqu'à présent
et si j'en oublie pas, les autres métiers rencontrés dans ma généalogie sont
ceux de :
- vigneron,
cabaretier ( = cafetier),
- tisserand,
couvreur, maçon, potier en terre (pas de potier d'étain !),
- garde,
jardinier, meunier, boulanger, charron, maréchal, marchand, boucher,
cordonnier, notaire
- garde mobile,
ménagère, femme de ménage, fileuse.
Au bas de
l'échelle sociale se trouvent les mendiants, marginaux, errants, etc. Ainsi le
3 juillet 1749, le curé inscrivait sur l'acte de mariage de Jeanne CHARLON que
son père Sylvain CHARLON (n° Sosa 686) était un " pauvre
mendiant " .
Au dessus de ces
gens se trouvent les manœuvres (ou journaliers) qui ne possèdent que leurs bras
qu'ils louent à la journée ou au mois, et sans oublier aussi les domestiques et
les ménagères.
À l'échelon
suivant se situent les artisans et les paysans. Ce sont les tisserands, les
couvreurs, les maçon, les vignerons et les laboureurs. Les paysans les plus
modestes survivent souvent grâce à un métier parallèle. Ils sont laboureurs le
temps des travaux des champs et, le soir et à la morte saison, on les retrouve
fileurs de chanvre ou tisserands (ou tixiers). Attention, le laboureur n'est
pas un simple agriculteur, c'est une personne qui possède des terres et les
moyens de productions (araire et bœuf(s)).
Au sommet de la
hiérarchie avant la noblesse et le clergé, on rencontre les professions
artisanales mêlant le commerce à l'exercice de la profession et donnant une
certaine notabilité comme le boucher, l'orfèvre, le cordonnier... Les marchands
et cordonniers sont au sommet cet échelon ainsi que ceux qui exercent des
métiers vedettes comme meunier ou maréchal (-ferrant). Ces derniers ont donc un
pouvoir social et économique important. Le notaire n'est pas nécessairement
riche.
Le boucher
Jacques BAILLY (340) devait être aisé puisque son père Jean était marchand.
Joseph MONTPEROU
(930) est jardinier à Sainte-Solange mais il s'était marié une première fois à
Saint-Amand-Montrond et puis à Bourges (il savait aussi signé
Le meunier que
j'ai trouvé s'appelle Jean MILLET (380) qui est meunier au moulin à eau de la
Groue et aussi Sylvain PEZARD (456).
Les boulangers
sont Ferdinand BELLON (2242), Jean CHERTIER (1178).
Les charrons
sont Jacques POTIER (1138), Jean Pezard (114 époux Blin), Louis DUBOIS (1428)
et Jean DUBOIS (1900) (sans doute avec aïeuls communs).
Les gardes
Pierre TURPIN (586) est garde de Mr le marquis Bouthillier et Jean THÉPIN (454)
de Mr le marquis de Maupas.
Les marchands
rencontrés sont Jean BAILLY (680) et Pierre CHEVENET (726).
Le cordonnier
est Jacques LE ROY (1194) décédé à 98 ans environ (sur acte décès).
Estienne
MILLERIOUX (5328) était notaireà Bué.
Les maréchaux
rencontrés sont Jacques BEIGNEUX (582), Jean CHABIN (600), Pierre HAUTIN (qui
sait signé au XVIIème) (2660), Guillaume ESTEVE (1878), Estienne JOANNIN (960).
Vous comprendrez
le rôle clé que tenait le maréchal dans un village puisqu'il maîtrisait le
travail des métaux. Il ferrait les chevaux mais surtout, il réalisait les
socles des charrues, les outils des artisans et paysans (marteaux,
pioches,...). Il pouvait même fabriquer des armes pour le seigneur (qui payait
bien d'ailleurs). Finalement, il était aussi vétérinaire pour les bovins et
chevaux (qu'il pouvait castrer) et dentiste pour les humains. Grâce à ses
tenailles, il arrachait les dents! Je vous conseille de lire le roman aux
éditions Mazarine " Le dernier forgeron " se passant dans
le Cher et issus de la thèse de Robert Griffon son auteur.
Sous l'ancien
régime, il était interdit de se marier entre cousins sauf si le clergé (et
l'argent) vous le permettait. On obtenait alors un document permettant une
dispense de consanguinité. Pierre POTIER (372) et Solange MOREUX (373) qui ont
obtenu une dispense de consanguinité au troisième degré. Cela signifie qu'ils
sont cousins germains. Jacque FOURNIER (64) et Geneviève MIGEON (65) ont leurs
mères qui sont sœurs ! Voici un extrait d'une dispense d'affinité
typique :
- DISPENSE
D'AFFINITE (extrait du 2G147 aux AD du Cher fait le 17 novembre 1774) :
A Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Patriarche archevêque de
Bourges primat des aquitaines, commandeur chancelier des ordres du Roy
Supplient humblement andré chabin veuf de françoise esteve et marie jeanne
mallet veuve en premiere noces de jean jossan, et en derniere de françois
carreau pauvres habitants des paroisses d'azy et d'Etrechy en votre diocèse.
Disant qu'ils désirent contracter mariage ensemble, ce qu'ils ne peuvent
valablement sans préalable avoir obtenu dispense de l'Empêchement du deux au
troisième degré d'affinité.
Les motifsqu'ils allèguent pour obtenir cette dispense sont 1°. La forte
inclination qu'ils ont l'un pour l'autre. 2°. La petitesse du lieu. 3°. Le
supliant à cinq enfansdont l'ainé n'a que douze ans. 4°. La supliante de son
coté a un enfant, et comme elle a intérest de sortir d'une communauté avec son
second mary, qui est fort embrouillée à cause du nombre des mineurs, elle
seroit à même d'elever les enfants du supliant qui se reposeroit pour leur education
sur les bons soins, et qui seroit plus en etat de travailler et de soutenir sa
famille
Et leur facultés n'etant pas suffisantes pour fournir aux frais de cette
dispense en cours de Rome, etant pauvres et miserables, ne vivant que de leur
travail et industrie, ils ont recours à votre autorité.
Nos ancêtres
vivaient-ils jeunes ou vieux? C'est difficile de dire. Mais si on considère que
la vie était plus dure à leur époque et que la médecine était quasi
inexistante, on peut estimer qu'ils vivaient vieux. Pour la branche directe
Fournier, les hommes sont morts à l'âge moyen d'environ 69 ans. Pour les
femmes, c'est équivalent.
Le plus
malchanceux est Jean FOURNIER (époux BLAIN en 1876) qui a vu sa première épouse
Adélaïde Eumanie DUPONT décéder 25 jours après son mariage.
- Les noms de
nos ancêtres ont pu être changés d'un curé à l'autre même si la famille restait
dans le même village ( GRABOIT se dirait en berrichon GRABOUET d'où les deux
noms différents). Parfois le même individu peut avoir un nom de baptême officiel
par exemple Jacques mais on l'appelle Pierre comme son père (voir Jacques
FOURNIER). Les surnoms sont fréquents. Son épouse s'appelait Anne LESAGE (257)
mais, en fait sur son acte de mariage, elle s'appelait Anne CHÂTEAU dit LESAGE.
Son père s'appelait DUCHATEAUSAGE.
- Pour
Marcelline BLIN mon arrière-grand-mère, il y a eu une faute d'orthographe à
l'état civil. Elle aurait dû s'appeler Marcelline BLAIN. La famille BLAIN
venant de Montigny, le curé d'Azy a orthographié ce nom comme il a voulu, ne
connaissant pas l'orthographe utilisée par le curé de Montigny. Nos ancêtres ne
savaient pas lire et écrire en général et donc ils n'allaient pas vérifier
l'orthographe de leur nom.
- Il faut faire
attention aux homonymes ainsi Catherine BUCHET (1333) a épousé deux Louis
MILLERIOUX (qui n'étaient pas frère d'où une erreur de branche)
Tout cela ne
facilite pas les recherches !
Voici l'acte
notarié du contrat de mariage des grands-parents maternels de
Marcelline BLIN mon arrière-grand-mère. J'ai recopié fidèlement cet acte. À la
fin de l'acte, vous trouverez le décompte des sommes perçues par le notaire et
qui a été écrit avec une écriture différente. Je n'ai pas reproduit bien sûr
les signatures de chaque personne
Remarques :
- Il est
intéressant de comparer la somme perçue par le notaire (825 F de l'époque) avec
le total de 998 F correspondants aux biens mobiliers.
- Tous les biens
mobiliers sont décrits même dans les plus petits détails (crochet à tirer les
seaux, pelles à four, 3 nappes à pain béni, ...)
- Le futur époux
ne possède pas un sou " que ses habits, linge et hardes
- Vous avez
vu que le futur époux ne fera pas le service militaire puisqu'on lui paye
un remplaçant le jeune Belleville. À cette époque,
c'était monnaie courante chez les riches qui payaient 1000 F un pauvre. Comparez
cette somme par rapport aux biens mobiliers qui sont de 998 F !!!
- Vu la quantité
de terres données à l'époque, les deux époux devenaient
" riches " !
Les suites :
- Madelaine
MOREUX a bien hérité de tout malgré le décès de Silvain POTIER à l'âge de 31
ans (le 16 novembre 1870). Ce n'était pas évident (voir la clause dans cet acte) car la veuve Ozé est décédée en faite
après lui à 78 ans le 21 avril 1874.
-
Annecdotes :
Devant cette
maison citée dans l'acte que possédait encore mon arrière grand-mère Marcelline
BLIN, il y avait une croix.
Les
" gens " disaient qu'au pied de cette croix se
trouvait un trésor. (Les Potier devaient paraître
" riches " donc les gens crurent peut-être qu'ils y avaient
enterré de l'or...).
La croix n'existe plus car après le rachat de la maison
de Marcelline, le nouveau propriétaire l'a détruite! Le voisin de la maison de
Marcelline voyant que le nouveau propriétaire avait fait un feu à l'aide des
pierres de la croix, il alla le voir et lui dit à peu près ces mots :
" vous êtes fou d'avoir détruit cette croix, çà porte malheur ! ".
Coïncidence ou pas, le nouveau propriétaire décédait subitement 4 mois plus
tard (le 3 avril 1982) !
J'espère que ces
remarques vous aurons intéressés et vous donnera envie d'en savoir plus sur vos
ancêtres proches ou lointains.
Il me reste
encore pas mal de recherche à entreprendre auprès des archives départementales
ou des mairies. Raisonnablement, on peut remonter sans difficulté jusqu'en 1750
dans le Cher. J'espère remonter aussi loin que possible et, peut-être
m'aiderez-vous ?
Il me parait
limité d'avoir seulement les noms, les professions, les lieux et dates de
naissance, mariage et décès de nos aïeuls. Je souhaite également retrouver les
actes notariés concernant mes ancêtres car, comme vous l'avez constaté pour le
contrat de mariage des époux POTIER-MOREUX, ces actes sont des
pièces intéressantes et riches en renseignements.
J'espère aussi
vous penserez à dater vos photos et même inscrire les noms des personnes y
figurant car peut-être que vos descendants en 2100 seront heureux de retrouver
vos photos. On ne pense pas toujours à cela mais réfléchissez-y.
Bonne Généalogie.
Page réalisée le 22/11/00- Philippe FOURNIER (Kirbon
13530 TRETS- France).